Protection de l’Enfance : des dysfonctionnements dans le Loiret
Jeudi 15 juillet, les conseillers départementaux se réunissaient pour la deuxième fois du mandat. Quelques jours auparavant, Mediapart publiait un article (accès abonné) intitulé « Enfants placés : le scandale des décisions de justice bafouées ». Repris par France 3 Centre, cette enquête évoque des mineurs en attente de placement dans une structure spécialisée pour cause de dispositifs saturés, des familles d’accueil en surcapacité, un accueil de mineurs dans des gîtes de vacances, entourés d’animateurs mais d’éducateurs en sous-effectif …
En ouverture de la session, Hélène Lorme, représentante de notre groupe, est revenue sur le contenu de ces articles et demandé des explications à l’exécutif départemental.
« Depuis plusieurs années, notre groupe intervient régulièrement pour avoir de plus amples informations sur la situation de la Protection de l’Enfance dans le Loiret. Nous sommes régulièrement sollicités par des acteurs de terrain sur la situation complexe qu’ils connaissent et subissent. Un mouvement de grève avait été déclenché en novembre 2019 par les professionnels de la Protection de l’Enfance du Loiret. De nombreux dysfonctionnements avaient déjà été pointés. Une commission générale des conseillers départementaux s’était d’ailleurs tenue en janvier 2020 pour faire le point.
Vous avez récemment rappelé les dernières mesures prises par notre collectivité en matière d’ouverture de places supplémentaires et de créations de postes. Cependant, de récentes publications nationales mettent à mal notre institution et évoquent de trop nombreux dysfonctionnements : des attentes de placement en structure spécialisées, des placements d’urgence non effectifs, des familles d’accueil en surcapacité, et bien d’autres encore. Il nous parait indispensable que le Département réagisse officiellement à cela, qu’un état des lieux précis de l’Aide Sociale à l’Enfance du Loiret soit donné en toute transparence (nombre d’enfants de l’ASE, nombre d’enfants en attente d’exécution de placement, etc.).
Nous attendons une parole forte de l’exécutif départemental pour mettre fin à cette situation, qui, j’en suis sûre, et je l’espère, nous heurte tous. J’insiste, la politique de l’enfance est au cœur de nos compétences, nous avons la responsabilité de tous ces jeunes en devenir, et devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour les accueillir dans des conditions décentes.«
Quelques heures plus tard en commission intérieure Enfance, Education et Jeunesse, puis le lendemain en Commission Permanente, Baptiste Chapuis a demandé un état des lieux précis de la Protection de l’Enfance dans le Loiret.
« Nous souhaiterions avoir une photographie de la capacité d’accueil de la collectivité, quel que soit le mode d’accueil des enfants, et que l’on puisse régulièrement en commission intérieure faire un état des lieux de cette situation. Nous avons besoin d’avoir des éléments objectifs pour pouvoir nous positionner. »
Le Président du Département Marc Gaudet a annoncé qu’une Commission Générale se tiendrait début septembre, l’occasion de faire le point sur l’ensemble des politiques départementales, dont celle de la Protection de l’Enfance.